jeudi 11 avril 2019

Avril les choses sérieuses commencent










AVRIL 2019


Coucou tout le monde !
Toutes les autres motos sont terminées, tout ce petit monde marche bien ou presque 😛
alors nous pouvons nous mettre sérieusement à l'ouvrage sur notre 350 k4.
L'objectif est qu'elle soit prête pour l'été, on dira juillet. C'est jouable compte tenu du fait que le cadre ne nécessite aucune préparation, juste un nettoyage. Il a été peint et cuit au four, le peinture est belle c'est valable également pour les accessoires noirs dont la plupart sont en très bon état.

Pour autant, il y a du travail, les accessoires demanderont un travail de restauration classique, quant au moteur ce sera la surprise au démontage. En effet il sera démonté entièrement pour vérification, nettoyage (vu la couleur de l'huile ce ne sera pas du luxe) changement des joints plats, spis et toriques ainsi que de la visserie car la moto est montée en BTR et je n'aime pas les BTR sur une ancienne.
Tout ceci sans compter les éventuelles surprises.
J'aime les surprises... à Noël !



La voici en place sur la table d'opération. Le démontage est déjà avancé vu que j'ai vendu toutes les pièces qui la transformaient en cafe-racer.

Avant tout, je procède à la vérification des clignotants qui l'équiperont. Il s'agit d'un jeu que j'ai d'avance avec les supports arrières. C'est une bonne chose, ces supports ne courent pas les rues et encore moins les annonces !


Il y a un gros travail de préparation : nettoyage, lustrage, soudures diverses. Deux cabochons à remplacer ainsi que des caoutchoucs.
Cela dit, il me semble en avoir déjà un jeu de prêt !.. 

Le bac recevant la batterie est démonté. 
Il supporte le relais de démarreur, la cellule redresseuse et le régulateur. Ces trois éléments sont nettoyés, ils seront testés avec le démarreur et plusieurs de leurs congénères que j'ai d'avance !



Le bac batterie est beau, seul le fond présente quelques traces d'oxydation acides.



Ici le faisceau qui ne semble pas bidouillé, il était simplifié intelligemment avec les fils emmacaquinés en attente, rien de coupé, toutes les cosses d'origine !


Le klaxon fonctionne malgré un trou important dans sa coque, son couvercle est à repeindre, son support à décaper.
A droite le faisceau qui n'aura plus qu'à être vérifié, testé et enrobé.


Les bobines ont un système de prises (démontables ?) que je n'ai jamais vu encore. 
Un antiparasite est cassé, il faut le remplacer.



Des bricoles qui pêchent : une cocotte cassée au niveau de la vis de levier, pas de câble de compte-tours ni la vis qui le tient.


Les pots sont en très bon état. Une peinture sur leurs supports et un gros nettoyage plus tard :
ils seront comme neufs !




On arrête pour ce soir, la voilà bien déshabillée, demain je sors le moteur.


Demain c'est aujourd'hui vendredi : j'ai sorti le moteur et j'ai bien fait, vous allez voir la suite !
A l'attention de ceux qui doivent ôter leur moteur du cadre, lisez bien ce qui suit.

Il est nécessaire d'abord de le déshabiller un peu. En effet, il pèse 52 kg et rentre au chausse-pied dans le cadre. On démontera tout ce qui gêne parmi les accessoires périphériques et ce, d'autant plus si la moto doit être restaurée totalement. 
Ensuite on sortira embrayage et alternateur avec leurs carters et ce tout qui doit partir avec eux : pompe à huile, épurateur, ressort de kick etc. On doit gagner quatre à cinq kilos qui feront la différence (pour le dos) au moment de le sortir. 

Le carter d'embrayage est enlevé, ce fut facile grâce aux vis btr. Première surprise le gros circlip qui tient l'épurateur a sauté, il est en vrac au fond du carter, mal fixé. C'est une catastrophe car l'épurateur allait sauter avec la pression  d'huile qu'il reçoit en totalité. Ceci aurait entraîné une brusque perte de pression  fatale au haut moteur dans la minute qui suit avec serrage et blocage à la clé. Moteur HS et gamelle probable...
Heureusement il n'avait pas encore sauté !
Deuxième surprise la rondelle intercalée entre le circlip d'axe de kick et la fonderie du carter est absente. Le circlips aurait donc lui aussi sauté rendant le kick inopérant, ce n'est pas grave ni difficile à réparer sauf que dans notre cas la moto n'a pas de démarreur on va le voir.




Nous commençons par démonter l'alternateur et son rotor. Il faut commencer par eux car on doit empêcher le moteur de tourner en bloquant l'embrayage avec un chiffon.
Ci-dessous voici où placer le chiffon côté embrayage :


Ensuite, on visse l'axe de roue arrière (où l'outil spécial Honda) dans le rotor, en forçant en bout de course, le rotor cédera facilement, au pire un coup de marteau sec lui donnera un peu d'élan.


La surprise du chef c'est ce rotor tout seul sans la roue libre du démarreur qui n'a pas non plus - et pour cause - sa chaîne.



Le plus beau c'est la façon dont a été démontée ladite roue libre : coupée à la disqueuse, ses accessoires ont du coup été inclus dans la masse. 
On voit même  les petits ressorts incorporés à l'alu !
Tout cela ne laisse rien présager de bon pour la suite...  😡



Ici dessous, c'est l'embrayage. Pour le démonter en totalité, il faut extraire l'épurateur et la pompe à huile...
La partie supérieure de l'épurateur est sortie seule évidemment puisque sans son circlip.
L'épurateur est bloqué au fond par un écrou à créneaux. Je ne réussirai pas à le défaire tant il a été bloqué. Un bourrin qui a fait ça ! Indémontable, j'ai dû renoncer. Cela veut dire que si je n'y arrive pas, tout l'embiellage sera irrécupérable...
Heureusement que j'ai de la pièce d'avance.



Ici le rotor de l'épurateur avec son fameux circlip baladeur et son joint torique inadapté, beaucoup trop grand qui tombait comme un pantalon sur les chevilles...
Déjà la qualité de la réfection de la mécanique a du plomb dans l'aile. Rien à voir avec la partie cycle qui était bien plus soignée.

Des traces de nettoyage au laveur haute pression, l'ennmi des motos anciennes :


La partie gauche dépouillée de tout ce que l'on pouvait et la droite de ce qui a bien voulu venir !


Le moteur est sorti du cadre sans trop de mal, je le fais seul. Il faut dire que j'en sors finalement beaucoup ou souvent, alors du coup j'ai pris l'habitude.
Une vidéo suivra pour la façon de procéder.



Enfin la moto n'a plus son moteur...


Demain relâche, je vais chercher un lot de pièces mécaniques ce qui ne sera pas du luxe vu ce qui semble m'attendre à l'intérieur de ce moteur...

Dimanche 14 avril
Hier, nous sommes donc allés chercher un lot de pièces mécaniques. Il comprend deux moteurs complets à 80%, un bas moteur qui sera vraisemblablement difficile à ouvrir et de nombreuses pièces en "vrac" dont un arbre à cames et des paliers parfaits.
J'ai rencontré Serge que je ne connaissais que "par internet" c'est quelqu'un de très sympa, une de ces personnes que l'on a l'impression de connaître tout de suite !

Cet aprèm j'ai fait du tri rapidement, la préparation de toutes ces pièces suivra. Tout ou presque est récupérable mais il y a un gros travail de démontage d'une part, de nettoyage d'autre part et enfin de préparation esthétique. Je compte une bonne semaine de boulot tant le nettoyage de la pièce moteur est long, compliqué et fastidieux avec les moyens dont je ne dispose pas !

Après le tri, vint le démontage de mon moteur à moi, celui de miss 350.
Les surprises ont continué...
Ce moteur est un panachage de pièces à la fois mal et bien remontées. On a l'impression que plusieurs personnes ont mis les mains dedans sans trop connaître ce type de moto et sans documentation.

Commençons par la platine d'allumage. Elle est neuve c'est un bon point, mais un écrou d'axe de culbuteur est tombé derrière elle. Mal serré, monté sans rondelle (je ne l'ai pas trouvée dedans) l'écrou se baladait. La soupape d'échappement livrée à elle même au niveau du réglage ne pouvait pas s'ouvrir. Heureusement que la moto ne démarrait pas à cause des carbus...


La chaîne de distribution et son pignon sont neufs. Par contre les galets n'ont pas été changés, c'est dommage à ce stade, même s'ils sont en état. Enfin bien plus grave, le remontage a été fait sans les deux caoutchoucs qui calent le galet tendeur sous le bloc cylindres. Le galet bouge forcément et du coup la chaîne (qui se détend avec l'usure) sautera un jour entraînant une casse moteur avec blocage et gamelle du bonhomme. Là on n'est plus dans la fantaisie, c'est une vie qui peut-être en jeu.


La très mauvaise surprise vient de l'arbre à cames. C'est le premier que je vois aussi naze !!!
Sur la photo celui du dessus provient des pièces vendues par Serge hier. Il semble comme neuf par rapport à l'autre. Dessous ce ne sont pas des marques qu'il présente, ce sont des tranchées ! 
Impensable d'avoir monté ça. J'en ai deux autres en stock que je considère comme fichus : ils sont neufs à côté...
Cet arbre a été monté tel quel puisque les paliers eux sont en très bon état. Je ne sais pas combien de temps la moto aurait pu fonctionner comme cela et j'imagine le bruit en haut du moteur.
Enfin cet arbre est un modèle spécifique k1 que Honda a abandonné dès 1969.


La culasse enlevée, nous voyons que
les pistons ont été changés et semble t-il un réalésage effectué, cela paraît un peu ancien
l'état est bon.


 

Les gros éléments sont aussi en bon état, je gratte les joints surtout celui de culasse qui est assez collé, les autres viennent facilement ou à peu près car ce moteur n'est pas fermé depuis des lustres.

Demain je vérifierai l'étanchéité des soupapes.



On note ci-dessous que les deux goujons aux extrémités à l'avant du moteur n'ont pas de joints en leur milieu (flèches roses). C'est une erreur de montage qui entraîne toujours un défaut de lubrification du haut moteur et un grippage de l'arbre à cames dans les paliers.
C'est la casse classique, chère à réparer et qui dégoûte à jamais celui qui ne connaît pas les anciennes.


Les cylindres pile et face :



 Une fois les pistons sortis je ne peux plus qu'ouvrir le carter bas puisque le reste est indémontable. 
Il va falloir ruser pour faire venir la cloche d'embrayage avec l'épurateur et la pompe. Un arbre de boîte va rester solidaire de l'embrayage et j'espère ne pas retrouver tout en vrac au fond.

Finalement tout se passera bien. Une fois les 15 vis ôtées et le carter décollé très délicatement au maillet en bois, je n'aurai paumé dans l'histoire que le roulement de l'arbre primaire ainsi que le crabot de cinquième. Il suffira de les remettre sur leur arbre.


Demain vérifications diverses et fin du démontage.

Lundi 15 le moteur est entièrement démonté. Seul reste l'embiellage et son épurateur accroché au bout. Le problème, c'est comment le démonter ? Je ne vois qu'une solution à essayer : le scier et ensuite tenter le déblocage de l'écrou à créneaux au pointeau et au marteau.
En attendant
nous avons vérifié les cotes de l'embrayage. Ressorts et disques sont bons. 
Nous avons vérifié l'étanchéité des soupapes qui est bonne. Seules les deux de gauche sont très légèrement suintantes à l'essence, mais c'est très léger. Un petit rodage s'impose toutefois.
Ensuite j'ai mis le doigt sur les fautes de remontage de ce moteur, nombreuses, trop...

La pompe à huile - en très bon état - est montée sans joint passe encore, si elle suinte c'est à l'intérieur et cela ne devrait pas faire tomber la pression, mais montée à la pâte à joint c'est suicidaire, enfin pour le moteur...
On sait tous que la pâte n'a qu'une idée, c'est boucher les trous, elle est d'ailleurs faite pour ça !
Photo de droite, c'est la vis en bout de barillet de sélection qui est indesserrable. Même le tournevis à percussion n'en est pas venu à bout et maintenant sa tête est hs, il faut la percer.
Précisons à cette occasion que ce mécanisme de sélection provient d'une k1 ou k2.
Précisons aussi que celui qui l'a bloquée comme ça est un bourrin !


Le moteur n'a pas été nettoyé avant remontage, c'est certain car il présente une gangue qui doit être d'origine (par expérience) : on dirait le pétrole de l'Erika...


Ci-dessous, encore et toujours de la pâte, cette fois posée sous les joints, ça sert à quoi ? A boucher les orifices de circulation d'huile pardi !


A ce stade, j'en suis à récupérer le plus possible de pièces intactes. Je ne remonterai pas ce moteur trop panaché. Les pièces en état (il y en a beaucoup) seront conservées.
La moto héritera d'un vrai moteur de 350, celui que j'ai remonté avant de commencer cette restauration (voir archives du blog "janvier 2019 démontage/remontage moteur). 
Il est légèrement plus ancien (de deux mois et demi) mais non panaché et surtout remonté par mes petites mains. Je ne dis pas que c'est de la haute mécanique, mais c'est fait avec soin et je sais comment !
Demain ferraillage de l'épurateur.

Le ferraillage de l'épurateur n'a rien donné, je l'ai scié de façon à pouvoir tenter de débloquer l'écrou au burin : impossible, a t-il été vissé de travers ?
Ce beau et bon vilebrequin part donc à la benne, quel gâchis.
Je vais mettre les travail sur cette moto en sourdine quelques jours afin de me consacrer à la préparation de la bourse de Cadaujac que je voudrais faire en tant que vendeur.






















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